Les Foulées de Pleine Nature
Tous les mercredis, le Ski Club s’entraîne en course à pied, course en montagne / trail, passages bondissants, une activité parfois empruntée à l’athlétisme mais avec un fort penchant pour l’aspect naturel, pour l’exercice extérieur et évidemment pour les qualités musculaires du skieur.
La course à pied pour le fondeur
Au niveau club et pour certains athlètes de haut niveau, la course à pied est probablement , à égalité avec le ski-roue, la deuxième activité phare du skieur de fond. Évidemment essentielle pour maintenir et développer le cardio et c’est son avantage principal, elle permet également, lorsqu’elle est pratiquée en milieu naturel et difficile, de développer des grandes qualités d’agilité, de réactivité. Chaque racine, caillou, branche, ruisseau, bosse, humidité est un exercice à part entière. Avec l’utilisation des bâtons et en allongeant la foulée, on peut se rapprocher encore plus du geste du fondeur. C’est l’une des activités sportives les moins coûteuses, bien que le marketing vous pousse à croire l’inverse! Elle complète en cela le ski de fond et le ski à roulette qui nécessite un peu plus de frais.
Pratiquer en milieu naturel, en sécurité
La pratique de la course en montagne (ou trail) ou en forêt, cela développe automatiquement l’agilité, la rapidité d’exécution, et la précision des gestes. Aucun matériel pédagogique n’est nécessaire ou alors il est emprunté au milieu. Au delà de cet aspect purement sportif, pratiquer en milieu naturel nécessite un esprit d’équipe accru et une attention aux autres particulières pour faire face aux différents dangers (glissades, blessures, communication, orientation…). Une pratique de manière concentrée avec des notions de météo, de secourisme et d’orientation est développée, principalement lors de stages.
La connaissance de l’environnement
Le milieu naturel apporte énormément de satisfactions. En plus de l’entraînement propre, les pratiquants ont la joie de s’intégrer, s’adapter voire « maîtriser » leur environnement. Peu à peu, le coureur saura précisément où poser ses pieds, sur cette pierre, sur cette racine, sur l’herbe ou sur la terre. Il finira même par connaître la différence d’adhérence entre différents types de roches, et même prévoir la glisse de telle ou telle surface et adapter sa force de contact avec celle-ci. Avec évidemment toujours une marge d’erreur. La montagne restera toujours impitoyable avec qui s’y croît trop fort. S’y aventurer nécessite toujours une certaine humilité. En bonus, il aura la joie de rencontrer et d’observer d’autres animaux. Sauf lors des séances club en grand groupes! Il finira même par les reconnaître, connaître leurs habitudes, savoir précisément ou les trouver. Il apprendra aussi à s’y ravitailler modestement !
Un complément au service du ski de fond, ou une activité indépendante?
J’ai envie de dire les deux. Au service bien sûr! Les bénéfices cardio-vasculaires ne sont pas à prouver, l’agilité développée non plus. J’ajouterai aussi un bénéfice mental, changer de sport régulièrement évite la lassitude. En cela, le ski de fond est également utile à la course à pied! On pourrait également parler de vélo, une autre activité pratiquée par le club.
C’est évidemment une activité indépendante, au sein d’autres clubs bien sûr. Mais personne n’est sans savoir que la neige se fait de plus en plus rare, que la saison enneigée rétrécit, mais aussi que les budgets s’amenuisent ou risquent de s’y plier, pour ne rien arranger. Le ski à roulette tout en présentant des avantages et bénéfices, présente aussi de nombreux inconvénients (coût, infrastructures, partage de la route, lassitude…). La course en montagne devient alors l’activité phare du sportif qui aime évoluer en milieu naturel.
Le but
Le but premier et but affiché est bien sûr l’entraînement à la compétition. Mais la compétition ou la performance pure peut être vue comme un départ. C’est une motivation relativement simple à envisager, qui pousse l’athlète à atteindre des niveaux de performance maximum. Mais ce peut être aussi un départ vers la connaissance du milieu, de la géographie, de l’orientation… Un but éducatif final pourrait être de rallier deux points aléatoires sans matériel, ou du moins de savoir le faire dans de nombreuses conditions. Cela vaut pour l’athlète comme pour le sportif ou l’aventurier.
Et le plaisir dans tout ça?
Le plaisir se trouve tout le long du chemin de l’entraînement et les satisfactions y sont nombreuses. Bien sûr, les échecs aussi. Mais ils doivent être moteurs et doivent permettre de vivre de plus grandes satisfactions.
Et que dire de l’équipe et du club auquel on est attaché? C’est certainement le plus important au sein d’un club!
Benjamin Faivre – Entraîneur principal du ski club.
Illustrations en photos : ICI